HARSH REALM :

HARSH REALM arrive aujourd'hui, 10 octobre sur Série-Club. Mais les impatients peuvent déjà découvrir la saison Virtuelle en VO.

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DIANA

PARTIE 2

''L'IRONIE DU SORT''

Chapitres || 10 || 11 || 12 || 13 || 14 || 15 || 16 ||

 

10.

Après être rentrée de Tunisie, après qu'elle ait assassiné son ancien contact, Diana s'était jetée dans le travail.

Elle avait passé un peu plus d'une semaine à ne rien faire, et cela avait finit par l'excéder, alors elle s'était arrangée pour trouver quelque chose à faire pour le FBI. Et elle n'avait plus arrêté, jour et nuit, de s'abrutir avec cela. Trois mois de labeur insensé.

Jusqu'à ce qu'elle s'écroule.

Jusqu'à ce que son corps et ses nerfs cessent de répondre. Elle avait finit par avoir un malaise dans un couloir du bâtiment berlinois du FBI. Un médecin s'était étonné de son extrême fatigue morale et physique. Il ne pouvait pas comprendre... Il avait renvoyé Diana chez elle. C'est là qu'elle avait touché le fond...

Elle venait de passer un mois chez elle, et n'avait plus aucun espoir dans l'avenir. Elle avait finit par se dire que rien n'empêcherai l'Humanité de disparaître le 27 novembre 1999, et que c'était mieux ainsi...

Le 17 juin 1996, quelques coups sur sa porte la forcèrent à sortir de son immobilisme.

" Je suis l'agent Josh Topping, du Bureau de Berlin, l'informa le jeune homme en costume strict qui entrait dans son appartement.

Josh regardait Diana avec étonnement. Il avait eu l'occasion de la croiser dans les couloirs du Bureau au cours du Printemps, et il n'aurait jamais cru que cette femme active et décidée puisse en arriver là... Diana était vêtue d'une robe de chambre négligemment nouée. Sa coiffure était pour le moins approximative. Et son visage... son visage n'exprimait rien.

- Je m'excuse de vous déranger, agent Fowley, mais j'ai été envoyé ici par le Directeur Adjoint Cornell.

- Qu'est ce qu'il me veut ?

- Ce qu'il vous veut ? Vous aviez un arrêt de travail d'une semaine et ne vous êtes pas présentée depuis plus d'un mois... Il veut savoir ce que vous faites.

Diana le regardait avec toujours cette expression vide. Josh se demandait s'il était compris.

- Il veut que vous retourniez travailler. Il... Il a pris un rendez-vous. Si cela vous convient, il aimerait que vous soyez dans son bureau demain à 10h00.

- J'y serai.

- Très bien... Alors, euh...

- Au revoir, agent Topping. "

Diana le reconduisit jusqu'à la porte. "

* * *

Agent Fowley, je suis content de vous voir. (Le Directeur Adjoint Cornell lui fit signe de s'asseoir.) Je commençais à m'inquiéter à votre sujet... J'ai eu si peu de nouvelles...

- Je viens de vivre une personne difficile.

- C'est ce que m'a rapporté l'agent Topping.

Cornell sembla soudain chercher ses mots, un moyen de diriger la conversation vers le sujet qui l'intéressait.

- Agent Fowley, votre absence prolongée m'a poussé à aller consulter votre dossier. Ce que j'y ai lu n'a pas manqué de me surprendre.

Ce fut à cet instant que Diana compris ce qui se passait... Ce Directeur Adjoint n'était au courant de rien ! Contrairement à son prédécesseur, cet homme là ne savait rien de la situation particulière de Diana.

- Vous travaillez pour nous depuis près de 5 ans... Enfin, je devrai dire que nous vous envoyons des chèques depuis cette époque, car pour ce qui est du travail...

- Monsieur le Directeur...

- Écoutez, je n'ai pas l'intention de polémiquer. Je suppose que vous aviez une sorte d'accord particulier avec mon prédécesseur, ou quelque chose de ce type... Mais peu importe. Je passe l'éponge. Néanmoins, il n'est pas question que les choses continuent ainsi. A compter de ce jour, soit vous travaillez pour nous, vraiment, soit vous démissionnez. C'est clair ?

- Très clair, Monsieur le Directeur. Ce sera tout ?

- Non. Il y a une affaire en particulier sur laquelle j'aimerai vous voir travailler.

- Quel genre d'affaire ?

- Et bien... J'ai vu dans votre dossier que vous aviez une grande expertise dans des affaires hors norme. Vous avez passé quelque temps aux Affaires Non-Classées, lorsque vous étiez au pays. Cela n'a pas fait de bien à votre réputation, d'ailleurs... Mais j'ai la prétention d'être capable de reconnaître un bon agent.

Diana commençait à s'agiter dans son fauteuil. Cela n'échappa pas à Cornell.

- Vous voudriez que j'en vienne au vif du sujet, je suppose.

- Oui, Monsieur.

- Je veux vous charger d'une enquête sur des meurtres en série. C'est une affaire étrange, exceptionnelle. Des meurtres très similaires commis dans de nombreux pays d'Europe. Cela rend d'ailleurs le nombre de victimes extrêmement difficile à déterminer. Plusieurs pays se sont associés pour nous demander d'apporter leur aide aux Polices de ces différents pays.

- Qu'est ce qui rapproche ces meurtres ?

- Les victimes sont toutes des enfants ou des adolescents portés disparus depuis plusieurs années.

Le pouls de Diana commença à s'accélérer... Elle ne pouvait y croire, mais pourtant...

- Les enfants sont tous retrouvés abominablement défigurés. … Mais pourtant c'était vrai.

- Je ne vous cache pas que c'est un vrai mystère !

- Je… Je veux bien vous croire.

- Vous enquêterez avec l'agent Joshua Topping. Il est encore un petit peu inexpérimenté, mais il et talentueux. Vous verrez, agent Fowley... "

 

11.

" Vous devez m'écouter !

- Je l'ai fait, agent Fowley, et j'ai pris ma décision.

Dès qu'elle avait pu après sa discussion avec le Directeur Adjoint Cornell, Diana avait sauté dans un avion pour Tunis. Il fallait qu'elle parle à Strughold. Arrêter tout cela, avant que le secret ne soit découvert, et qu'elle soit démasquée... Mais Strughold se tenait tel un mur devant elle, figé dans ses principes.

- Vous ne comprenez pas ? Une enquête a été déclenchée. Ils s'intéressent au niveau Européen au sort des enfants que vous avez... dont les corps ont été essaimés en Europe. Combien de temps croyez-vous qu'ils mettront à tout comprendre ?

- Ils n'y arriveront pas. La chance a fait que vous avez été chargé de cette enquête. Vous les empêcherez de découvrir la vérité.

- Je ne pourrais pas !...

- Vous n'avez pas le choix. Vous êtes compromise, Diana. Votre carrière et votre vie sont en jeu. Il est hors de question que nous arrêtions les expériences, et il faut bien que nous éliminions les corps. Mais j'ai confiance en vos capacités, Diana, vous parviendrez à les faire se focaliser sur l'idée d'un tueur en série...

 

A son arrivée à l'aéroport à Berlin après sa visite éclair à Tunis, Diana eut la surprise de constater que l'agent Josh Topping l'attendait.

- Agent Fowley, j'ai été surpris d'apprendre que vous vous étiez envolée pour Tunis...

- J'ai... Heu... J'avais des engagements là-bas. Il fallait que je prévienne que je venais de commencer une enquête et que j'allais donc être moins disponible.

- Très bien. C'est une bonne chose. De mon coté j'ai fait quelques recherches et j'ai aboutit à des découvertes intéressantes.

- Vraiment ? Sur quoi portaient vos recherches ?

- Sur le lien que pouvais avoir ces enfants.

- Et... Qu'avez-vous donc trouvé ?

- Le MUFON.

Diana essaya de prendre un air surpris. Au fond d'elle-même, elle était morte d'inquiétude : il en était déjà là... L'agent Topping était apparemment aussi talentueux que ce que lui avait laissé entendre Cornell.

- Le MUFON ? Qu'est ce que c'est ?

- 'Mutual UFO Network'. Une association d'abductés. Des gens qui pensent avoir été enlevé par des extraterrestres

- Qu'est ce que c'est que cette histoire ?

- Je n'ai pas dis que j'y croyais ! Mais en tout cas, le fait qu'au moins un parent de tous ces gosses faisait partie du Groupe ne peux pas être une coïncidence.

- Sans doutes, mais qu'est ce que vous pensez, au fond ?

- Je ne sais pas... Peut-être que le tueur fait partie du Groupe. En tout cas, j'ai fait des recherches et j'ai trouvé en Europe six familles où un des parents fait partie du MUFON, et où un enfant a disparu. Et il y en a une qui habite tout près d'ici !

Dans la voiture, pour se rendre chez ces gens, Diana se rendit compte avec horreur qu'elle connaissait ce quartier. Elle était venue ici, il y a un peu plus d'un an. Elle avait elle-même rencontré ces parents, et leur enfant. Elle avait remarqué les pouvoirs de la petite fille du couple. Elle avait fait son rapport, ce qui avait conduit à son enlèvement...

Et aujourd'hui, elle revenait ici... Elle ne pouvait pas espérer qu'ils ne la reconnaîtraient pas. Bien sur, ils n'étaient pas au courant de tout... Mais comment pourrait-elle se justifier devant son partenaire ? Comment pourrait-elle lui expliquer qu'elle était venue ici justement pour poser des questions sur leur enfant ? Il ne tarderait pas à comprendre. A réaliser que Diana elle-même était le lien qu'il cherchait...

Josh gara la voiture devant la maison. Diana sentait la moiteur sur ses mains, et réfléchissait à toute vitesse, une quête désespérée d'un moyen d'empêcher la situation de dégénérer. Mais il n'y en avait probablement pas. Josh était déjà sorti de la voiture, il fallait qu'elle le suive...

Il avait déjà sonné à la porte et attendait une réponse lorsqu'elle arriva à ses cotés. Rien ne vint. Josh sonna une seconde fois. La tension monta encore d'un cran. Le cœur de Diana battait la chamade.

- Vous recherchez quelque chose ?

Diana se retourna extrêmement vivement.

- Oh ! Excusez-moi ! Je ne voulais pas vous faire peur !

La femme qui parlait était arrivée derrière eux. Elle était à quelques pas, entre eux et le portail.

- Êtes-vous Madame Maira Keusch ? demanda Josh.

- Non. Je suis la voisine, Gabriele Lohmann. Si c'est Maira que vous recherchez, vous ne la trouverez pas.

Intrigué, Josh s'approcha d'elle :

- Pourquoi cela ?

- Parce qu'elle et son mari, Bernd, ont disparu hier soir.

- Disparus ?

- Oui... C'est tout ce que je peux vous dire. Ils reviendront sûrement, dans quelques temps. Cela leur arrive tout le temps. Ils disent qu'ils sont enlevés par des extraterrestres... Je ne sais pas vraiment si c'est vrai, mais en tout cas, personne n'a d'autre explication.

Diana se disait que cela ne pouvait pas être un hasard. Que quelqu'un devait suivre l'enquête de Josh Topping, et avait dû orchestrer tout cela... pour cette fois, elle était peut-être à l'abris... Mais mieux valait ne pas tenter le diable.

- Merci, madame. Venez, agent Topping. Nous ne trouverons rien de plus ici.

Et elle le mena jusqu'à la voiture...

 

Diana avait du négocier ferme pour obtenir de pouvoir lui parler. Depuis que Strughold avait démasqué une partie de leur complot, C.G.B. Spender se montrait bien plus prudent, et refusait toute communication directe. Mais Diana ne savait plus comment gérer la situation et freiner son partenaire. D'heure en heure, celui-ci se rapprochait de plus en plus de la vérité, et Diana espérait de tout cœur qu'il n'aurait pas tout découvert à son retour de Londres. Car c'est à Londres que l'Homme à la Cigarette avait accepté de la rencontrer.

- Bonjour, agent Fowley... J'espère que vous réalisez les risques que je prends en acceptant de vous rencontrer.

- J'espère que vous réalisez les risques que j'encours en ce moment à cause de cette enquête. J'espère que vous comprenez dans quelle situation le remplacement du Directeur Adjoint de Berlin m'a mise. Je croyais que vous aviez les choses sous contrôle ?

- Elles sont sous contrôle, agent Fowley, n'ayez pas d'inquiétudes. Je m'occupe de tout.

- Vous ne vous occupez de rien d'autre que de votre propre sécurité.

- Vous vous trompez.

- Je ne vous crois pas.

- Et cette famille qui aurait pu vous reconnaître ? Cette famille qui a mystérieusement disparu avant que vous et l'agent Topping ne lui rendiez visite. Croyez-vous que c'était une coïncidence ?

- C'était vous...

- Qui d'autre, Diana, qui d'autre ?

- Mais vous ne pourrez pas les enlever tous... Et Topping est plus intelligent que ce que vous croyez. Il a déjà beaucoup de doutes.

- J'ai mes projets pour l'agent Topping. Vous n'avez pas de souci à vous faire.

- Je me fais du souci tout le temps. Et je n'ai pas besoin de vous dire que cette affaire n'est pas mon seul souci.

- Pas plus qu'elle ne l'est pour moi. D'ailleurs, vous pouvez faire quelque chose à propos d'un de mes problèmes. Diana marqua un temps, redoutant ce que le Fumeur allait lui demander.

- Notre projet... Il est en quelque sorte au point mort, et cela ne peut continuer.

- " Notre projet ", comme vous dites, est au point mort depuis que Strughold a décidé d'aspirer le cerveau de ces gosses.

- Il faut continuer, Diana. Il nous faut récupérer d'autres enfants.

- Vous voulez que je continue mes recherches, sachant que la plupart de ceux que je trouverai seront assassiné vainement, au lieu d'être impliqués dans la survie de l'humanité ? Ne vous faites pas d'illusions. Je ne reprendrai pas mes recherches. Sous aucun prétexte.

Diana tourna les talons et commença à s'éloigner.

- Agent Fowley !

Elle s'arrêta, mais ce n'était pas pour écouter.

- Monsieur Spender, j'attends de vous que vous parveniez à résoudre cette affaire d'enquête. Et rapidement.

- J'y travaille, Diana, ne vous en faites pas. "

Sur ce, elle s'éloigna définitivement.

 

12.

Le téléphone réveilla Diana à 4 h 30 du matin. Josh Topping s'excusa de la réveiller en pleine nuit, avant de lui présenter la raison de son appel.

" On vient de me signaler qu'un corps a été retrouvé à Munich, agent Fowley. La description des mutilations correspond avec l'affaire sur laquelle nous enquêtons.

- Vous voulez qu'on y aille...

C'était plus une constatation qu'une question, mais Josh répondit tout de même :

- Vous ne voulez pas ? Ca vous semble inutile ?

- Non, non, c'est très bien Josh. C'est juste que je ne suis pas très bien réveillée. Vous voulez bien passer me prendre ?

- C'est d'accord. Je passe chez vous dans 45 minutes. Ca vous laissera assez de temps ?

- Oui, je vous remercie. Ce sera parfait. A tout à l'heure, Josh.

 

L'horreur pure. Un avant-goût de l'enfer où elle brûlerait, voilà ce que Diana avait le sentiment de voir. Ce petit corps... Ce petit être innocent atrocement défiguré... Topping acheva sa pensée :

- Quel genre de monstre peut faire ca ?

La question résonna longuement en Diana. Elle faisait partie de ceux qui avaient torturé cet enfant. Elle connaissait les assassins, et, par son silence, elle était complice. Plus que se taire, elle dissimulait la vérité. Elle était coupable tout autant qu'eux. Peut-être même plus qu'eux qui étaient à tel point plongés dans leur folie qu'ils étaient incapables de différencier le Bien du Mal.

En cet instant, Diana avait envie de mourir. De mettre fin à sa propre torture de la manière la plus expéditive qui soit. Ses actes lui semblaient injustifiables. Même la crainte de l'apocalypse annoncée ne pouvait pas excuser ces meurtres ignobles...

- Des tests ont déjà été pratiqués.

L'agent Topping s'était approché d'elle. Diana parvenait difficilement à se concentrer sur ce qu'il lui disait.

- Ils nous indiquent que cette enfant est Ute Katz, 7 ans. Son enlèvement remonte à trois mois, le 17 mars.

Le 17 mars... Diana avait cessé de recruter des enfants pour le compte de Strughold en février. Celui-ci l'avait donc tout de suite remplacée. Quelqu'un d'autre avait repris son poste, continuait à rechercher des enfants télépathes. L'horreur ne s'était pas arrêtée...

- Vous allez bien, Diana ?

- Pardon ?

- Vous allez bien ? Vous êtes vraiment pale.

- Ca va, ça va... Je...

- Oui, je comprends. Ca me glace le sang à moi aussi. Venez, il n'y a pas grand-chose d'autre que nous puissions faire ici, à part nous donner des cauchemars. Venez jusqu'à la voiture, j'ai quelque chose à vous dire.

Diana referma sa portière et attendit que Josh finisse de remonter sa fenêtre et qu'il se retourne vers elle.

- Que vouliez-vous me dire ?

- J'ai... J'ai une sorte de théorie.

- Une théorie sur ces meurtres ?

- Oui...

Josh resta un instant silencieux. Il n'avait pas choisit le bon moment pour éprouver la patience de Diana.

- Allez-y, Josh, je vous écoute.

- Je... je crois que nous faisons fausse route en recherchant un tueur en série. Cette hypothèse tiens de moins en moins la route... Surtout après ce soir.

Un temps, à nouveau. Josh Topping semblait chercher le meilleur moyen de présenter sa pensée.

- Expliquez-vous.

- La répartition des corps amène déjà un gros doute. Quel tueur pourrait se permettre de parcourir ainsi l'Europe en tous sens ? Cela réduirait notre liste de suspect à des milliardaires. C'est assez invraisemblable.

- Pourquoi ? Vous pensez qu'on ne tue pas chez les riches ?

- Je pense qu'on y tue moins qu'ailleurs, Diana.

- D'une manière générale, peut-être, mais pas quand il s'agit de ce genre de crimes.

- Quoi qu'il en soit, ce n'est pas le seul élément qui me fait douter. Ces meurtres se succèdent à un rythme effréné depuis plus d'un an. Et nous n'avons pas constaté la moindre variation dans le modus operandi du tueur, pas la moindre montée en puissance et en violence. Généralement, ce genre de criminel commence assez vite à rechercher toujours plus de sophistication dans les meurtres, ou au contraire se relâche pour se contenter du plaisir du meurtre. Une telle stabilité dans son passage à l'acte défie toute logique...

Il n'y avait rien que Diana pouvait répondre à ça. Elle ne pouvait qu'écouter Josh Topping se rapprocher effroyablement de la vérité, sans rien faire...

- Et comme je vous l'ai dit, mes doutes se sont ce soir transformés en certitude.

- Pourquoi ?

- Un autre crime a été commis. Le corps a été retrouvé 8 heures avant celui-ci, dans une petite ville au nord de l'Écosse. Un seul tueur n'a pas pu commettre ces deux meurtres, Diana. Nous avons affaire à... Une extermination organisée, pour des raisons qui m'échappent.

- Des raisons qui nous échappent à tous...

- Mais nous avons ce lien. Les parents de tous ces enfants étaient liés au MUFON. Un groupe Ufologique. C'est votre domaine, non ?

- Pourquoi dites-vous ça ?

- Excusez-moi, mais, j'ai regardé votre dossier. J'ai vu que vous étiez aux Affaires Non-Classées avant de venir ici. Ce n'est pas la peine de nier.

- Que j'ai travaillé sur ces affaires ne veut pas dire que j'y crois, et je ne vois pas ce qui vous autorisait à fouiner dans mon dossier personnel.

Diana remerciait Dieu pour les paroles que Josh venaient de dire. Elle lui permirent de faire une sortie.

- Je trouverai quelqu'un d'autre pour me raccompagner jusqu'à l'aéroport.

Elle claqua la portière aussi violemment qu'elle le put. Josh ne soupçonna jamais le soupir de soulagement que poussa Diana dès qu'elle eut le dos tourné...

 

Trois jours plus tard, Josh Topping frappait à la porte de l'appartement de Diana. Il se sentait stupide, avec son bouquet de fleur à la main, mais il tenait à s'excuser. Sa curiosité l'avait cette fois-ci amené à pousser le bouchon trop loin, et il ne se pardonnait pas son attitude envers Diana. Il savait qu'elle était un excellent agent. Le Directeur Adjoint Cornell n'avait pas tarit d'éloges après avoir lu son dossier complet, et il n'était pas du genre à distribuer des bons points. C'est précisément pour cela que Josh avait eu envie d'en savoir plus, et s'était débrouiller pour récupérer une partie de son dossier. Le passage aux Affaires Non-Classées lui avait semblé une étape étonnante dans la carrière de Diana, et il n'avait pas pu s'empêcher de se dire que son expertise dans ce domaine pourrait être mise à contribution dans cette enquête.

Diana ne fut pas vraiment surprise en reconnaissant son partenaire à travers le Judas. A vrai dire, elle l'attendait plus tôt. Elle remarqua les fleurs qu'il amenait, et fut amusée une seconde. Cet homme était assez charmant en définitive... Brillant et charmeur, tout comme Fox Mulder.

L'amusement disparut de son esprit.

" Bonjour, agent Topping.

- Bonjour. Euh... Je voulais m'excuser pour l'autre jour. Je vous ai amené ça. Le fleuriste m'a dit que cela devrait vous plaire, alors si vous trouvez ce bouquet de mauvais goût ce serait gentil de vous retourner contre lui.

- C'est parfait, Josh. Entrez.

Diana alla chercher un vase.

- A vrai dire, je dois aussi m'excuser. Ma réaction a été un peu disproportionnée. D'autant que j'aurais probablement agit de même si j'avais été à votre place. Je n'ai pas travaillé de manière officielle pour le Bureau pendant un certain temps, je comprends que vous puissiez vous poser des questions.

- Vous savez, Diana, ce n'est pas vraiment une question de confiance. C'est juste que... Ma curiosité a toujours été un problème.

- Votre curiosité a fait de vous ce que vous êtes : l'un des plus brillant agent avec qui j'ai travaillé.

- Merci.

- Vous veniez pour autre chose, peut-être ?

- En fait oui : nous avons réussit à retrouver une mère de victime, finalement. Elle est dans une de nos salles d'interrogatoire...

 

Pendant tout le trajet, Diana avait espéré. Espéré qu'à leur arrivée la femme aurait disparue, que CGB Spender serait intervenu. Au lieu de ça, elle ne put pas empêcher ses muscles de se refuser de lui répondre lorsqu'elle reconnut la femme à travers le miroir sans tain...

- Qu'y a-t-il, Diana ?

- C'est rien... C'est idiot, j'ai une crampe tout à coup.

- Ca va aller ?

- Oui, oui, ce n'est pas grave.

- Cette femme s'appelle Irene Kriener. Elle a disparut sans laisser de traces il y a plus de deux ans. Au même moment que son fils, Andreas, dont le corps a été retrouvé il y a plus de 6 mois, au début de décembre. A ce moment-là, son ex-mari, Josef Kriener a été prévenu. Mais lui-même a disparut sans laisser de traces en février dernier. Ca a l'air d'être une habitude de famille...

Josh entra dans la pièce. Diana n'avait pas d'autre choix que de le suivre. Elle resta à coté de la porte. Irene se focalisa d'abord sur Josh, qui s'approchait d'elle. Ce n'est qu'après qu'elle reporta son attention sur Diana. Celle-ci ne put soutenir son regard qu'avec difficulté. Irene la regarda longuement. Un moment, elle haussa un sourcil, et sembla sur le point de dire quelque chose. Puis son attention se focalisa à nouveau sur Josh.

- Je suis l'agent Joshua Topping, et voici l'agent Diana Fowley. Nous travaillons pour le FBI, et aidons les différentes polices locales d'Europe sur une affaire un peu particulière.

- Quelle affaire ? demanda Irene.

- Je crois que l'on vous a informé de la mort de votre fils. Cette sur cette affaire-là que nous enquêtons. Et sur d'autres morts similaires. Madame Kriener, est-ce que vous pouvez nous dire quelque chose sur la disparition de votre fils ?

- Non, je ne peux pas... La voix d'Irene s'était brisée dans un sanglot.

- Je ne peux pas... Je ne me souviens pas... Je me souviens à peine d'Andreas. Josh cachait difficilement sa déception.

- De quoi vous souvenez-vous, demanda-t-il ? Y a-t-il un détail quelconque qui vous revienne. Savez-vous où vous étiez durant votre disparition ?

- Oh ! Ca je le sais ! J'étais avec eux. Encore... Mais la manière dont ils m'ont laissé partir... cela ne s'est pas passé comme d'habitude. Il y a eu quelque chose d'anormal, cette fois.

- Que voulez-vous dire ?

- J'étais leur prisonnière. Ils faisaient les tests. Et soudain, il y a eu beaucoup de bruit. Des flammes. Ce sont des gens qui m'ont libéré... Enfin, je ne sais pas... Ils... Ces gens, ils n'avaient pas d'yeux, ni de bouche. Ils étaient défigurés... Ce sont ces monstres qui m'ont permit de m'enfuir...

La porte de la salle s'ouvrit. Un homme passa tête dans l'entrebâillement.

- Excusez-moi de vous déranger. Agent Fowley, on vous demande de toute urgence au téléphone.

 

Diana ne savait pas vraiment ou cela allait la mener, mais elle avait choisit de tenter sa chance. C'est un homme parlant au nom de CGB Spender qu'elle avait eu au téléphone. Un homme à la voix grave qui lui avait dit qu'il fallait absolument qu'il fasse sortir Irene des locaux du FBI, et que là il pourrait intervenir et empêcher la vérité d'éclater. Alors Diana était retournée dans la salle d'interrogatoire et avait persuadé Josh que ramener Irene sur les lieux où elle habitait pourrait peut-être lui permettre de faire revenir ses souvenirs. Josh et Diana avaient conduit la pauvre femme désorientée dans la banlieue de Berlin, devant le petit pavillon qu'elle habitait avec son fils aux jours heureux.

- La maison a été revendue, expliqua Diana, alors nous ne pouvons pas vraiment vous faire entrer. Mais regardez la bien. Laissez vos souvenirs remonter jusqu'à votre conscience.

Diana ignorait totalement la manière dont Spender avait l'intention d'intervenir. Elle ne pouvait qu'espérer qu'il ferait vite.

- Je reconnais cette endroit. C'est bien ici que j'ai vécu...

- Vous vous rappelez quelque chose de précis ? Demanda Josh.

- Je me rappelle... Je me rappelle mon enlèvement. J'ai été prise ici, dans cette maison... Andreas n'était pas avec moi... A cette époque... Je me rappelle qu'à cette époque il passait beaucoup de temps dans une sorte d'hôpital... Pour des tests...

- Quel genre de tests ?

- Je ne sais pas, agent Topping. Quelqu'un était venu, et avait remarqué que mon fils avait... Des capacités particulières. Je ne me souviens pas bien... Il y a une chose dont je me souviens, c'est qu'au moment où j'ai été enlevée, j'ai entendu la voix de mon fils. Il n'était pas avec moi, mais j'ai entendu sa voix... Il me disait "je t'aime ", et qu'il était en sécurité... Que... Qu'elle veillait sur lui...

- Qui ça ?

- La femme... La femme qui était venue, celle qui s'occupait de lui. Elle venait toujours voir comment il allait...

Irene cessa de parler brusquement, et se retourna vers Diana. Elle articula péniblement :

- Mais... Qu'est ce que... C'était vous !

Ce furent ses dernières paroles. Un coup de feu retentit, et Irene s'écroula sur le sol. On tira une seconde fois, et ce fut au tour de Josh Topping de s'écrouler.

- Josh ! Diana se précipita vers lui, s'agenouilla à ses cotés. Elle lisait l'incompréhension dans son regard.

- Pardon, Josh... Pardon. Elle referma ses paupières et le reposa délicatement sa tête sur le sol. Elle se releva et vit le tireur embusqué qui s'approchait de lui. Un homme Noir, moustachu, d'une cinquantaine d'années.

- Pourquoi est-ce que vous avez fait ça ? Pourquoi ?

- Vous préfériez qu'elle révèle la vérité, vous préfériez que tout le monde sache ?

- Qui êtes-vous ?

- Cela n'a pas d'importance.

- Qui êtes-vous ? !

- Je travaille pour Spender, il m'a chargé de m'occuper de cette affaire.

- Je vous demande qui vous êtes.

- Je n'ai pas de nom, si c'est ce que vous voulez savoir. Votre ex m'appelle X, il me semble...

Diana ne savait plus quoi faire, plus quoi dire. Combien de cadavres seraient semés dans son sillage ? Dans combien de temps deviendrait-elle comme ces gens qui tuaient sans même s'en rendre vraiment compte ?

- Et comment... Comment pensez-vous que je vais pouvoir justifier cela ? Comment vais-je pouvoir expliquer ces meurtres, et le fait je n'ai pas été touchée.

- Nous avons prévu de vous fournir un moyen de répondre à ces questions.

Mr. X releva son arme, et tira une balle dans l'abdomen de Diana. Elle s'écroula aux cotés de Josh. X rengaina son arme et s'éloigna. Peut-être aurait-il ressentit une quelconque émotion s'il avait su que lui-même périrait d'une balle tirée dans le cœur quatre mois plus tard...

13.

"Ca, c'était en juillet 1996, dit Mulder à Scully en parlant du coup de feu tiré par X. Ensuite il n'y a plus d'entrée dans son journal avant le mois d'octobre suivant. Elle a passé tout ce temps à l'hôpital... Apparemment elle a été touchée plus qu'elle n'aurait du.

- Apparemment...

- Elle s'est reveillée après ces mois de Coma assez miraculeusement... Les médecins n'ont jamais put lui expliquer. Au téléphone, C.G.B. Spender lui a dit qu'il était responsable de son sauvetage, mais a refusé de lui révéler comment. Je crois qu'on peut tout les deux répondre à cette question, pas vrai ?

- Sans doutes...

- Diana a écrit très peu pendant toute cette période. Il n'y a rien de très important avant sa sortie de l'hôpital, en novembre."

"Peu après mon réveil à l'hôpital, on m'avait appris que pendant mon coma, le Directeur-Adjoint Cornell était mort dans un ''accident'' de voiture... Je décidai de conclure mon rapport sur cette affaire par une demande de classement dans les X-Files. Le nouveau D.A. était à la botte de Spender, il s'est donc empressé de le faire. J'ai retrouvé ma situation d'avant l'arrivée aux affaires de Cornell, ce qui signifie que je n'ai plus eu rien à faire au Bureau du FBI après la remise de ce rapport à la secrétaire du nouveau Directeur-Adjoint. Je ne l'ai jamais rencontré..."

Novembre 1996 :

Diana avait été très surprise que Spender lui demande de venir aux Etats-Unis. Elle en déduisit que Strughold avait relaché son attention, et que le Fumeur était plus libre de ses mouvements que ces dernières années. Il lui avait demandé de venir pour quelque chose "d'important", mais n'avait pas précisé. Il avait simplement ajouté que cela lui ferait plaisir et devrait la remotiver.

Une voiture luxueuse l'attendait à la sortie de l'aéroport. Elle fut conduite dans la campagne, pendant près d'une heure et demie. Spender l'attendait dehors, devant une petite maison qui ne payait pas de mine.

"Bonjour, Diana... Je suis fier de vous acceuillir ici. Je vais vous faire visiter.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Le Quartier Général de toute notre petite opération, Diana.

- Cette bicoque ?

- Ne vous attardez pas sur la partie émergée de l'iceberg, Diana..."

 

Dans la voiture, l'attention de l'homme qui écoutait Mulder et Scully depuis des heures était maintenant à son maximum. Il retenait sa respiration autant qu'il le pouvait, comme s'il craignait qu'un souffle suffise à lui faire perdre un mot de la conversation. Le mot qu'il désirait tant entendre...

Il fallait qu'il découvre enfin où se trouvait cet endroit dont parlait Diana dans les lignes du journal que Mulder était en train de lire. Sans quoi, plus rien ne pourrait empêcher les craintes liées au 27 novembre de devenir une réalité. Sans quoi, les menaces des extraterrestres seraient concrétisées. Et si il y avait une chose qu'il ne voulait pas, c'était bien ça : mourir...

 

Le Fumeur conduisit Diana à l'intérieur de la maison. Là encore, rien d'anormal n'apparaissait. Rien ne pouvait laisser supposer l'existance du passage secrêt qui conduisait au sous-sol. Une surface gigantesque enterrée où des dizaines de personnes, le plus souvent des chercheurs, s'affairaient.

Une fourmilière.

Un instant, Diana se demanda comment l'Homme à la Cigarette avait put réunir les fonds nécessaires à la construction d'une telle chose ; mais ce genre de questions concrètes quitta bientôt son esprit.

"Je vous ai demandé de venir, Diana, pour vous montrer que tout ce que vous avez fait, tout ce que *nous* avons fait, porte ses fruits. Nous avons un moyen de lutter maintenant, grâce à vous.

- Un moyen de lutter ?

- Oui... Une armée, dans un sens.

- Une armée ?

- Suivez-moi."

Spender la conduisit jusque dans une petite pièce. L'un des murs comportait une ouverture. Il permettait de voir une pièce qui se trouvait à un niveau inférieur. Un endroit gigantesque, un petit peu plus acceuillant que les salles de béton qu'elle avait traversé jusque là. Mais pas encore assez acceuillant pour l'usage qui en était fait...

En bas, dans ce lieu gigantesque, se trouvaient plusieurs centaines d'enfants. Peut-être un millier. Il y avait tout ce qui leur était nécessaire pour vivre. Leur lits, des jeux... Mais il n'y avait pas de fenêtre, pas de joie...

En fin de compte, c'était une vision d'horreur...

"Ils vivent ici tout le temps ? Ils sont prisonniers ici ?

- C'est le prix qu'il faut payer, Diana. Nous n'avons pas d'autres choix.

- Bien sûr que si. On a toujours le choix ! Nous n'avons pas besoin de les enfermer dans un souterrain où ils ne voient pas la lumière du jour. Nous n'avons pas besoin de les parquer tous ensembles comme cela...

- Cette opération doit absolument rester secrête, ou tous nos espoirs s'envoleront, vous le savez bien. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire des erreurs.

- Mais c'en est une ! Ces enfants...

- Diana... Vous avez tort de les considérer comme des enfants normaux. Ce sont des monstres qui n'auraient jamais du voir le jour. Ils n'ont été créés que par les manipulations génétiques orchestrés par les colonistes. Les enfants de femmes enlevées sont affectés par l'ADN extraterrestre résiduel présent dans leur organisme suite aux expériences d'hybridation. Ils ne sont pas vraiment Humain.

- Ils le sont plus que vous !

- Je comprends vos objections, Diana. Et j'apprécie votre franchise. Je suis tellement habitué à ce que les gens autour de moi ne me disent pas ce qu'ils pensent. Mais ce n'est pas tout, j'ai d'autres choses à vous montrer."

L'Homme à la Cigarette la conduisit à nouveau dans ce lieu gigantesque vers une salle d'expérience. Elle était coupée en deux. Une paroi translucide renforcée par des barreaux faisait la séparation. L'ensemble dégageait une impression de force et de résistance incroyable. Diana s'approcha lentement et frissona en découvrant qu'en plusieurs endroits, l'ensemble était bombé, abimé par des coups qui avaient du être d'une violence extrême.

Spender vint se placer à coté d'elle. Il se retourna brièvement pour faire un signe de la main au docteur qui dirigeait l'expérience. Une porte s'ouvrit alors du coté gauche, de l'autre coté de la paroi translucide. Des enfants furent poussés sans ménagement dans la pièce. Ils étaient trois. Une petite fille avec des nattes blondes d'environ dix ans, et deux garçons. Le plus agé devait avoir treize ans, mais l'autre, un rouquin aux taches de rousseur, en avait à peine neuf. Diana reconnu cet enfant qu'elle avait découvert en Angleterre... Le battant se referma, et un son sourd fut émis lorsqu'il fut vérouillé. Les trois enfants étaient maintenant seuls.

Lentement, une porte s'ouvrit du coté droit. Diana ne put s'empêcher de faire un pas en arrière. Elle le voyait pour la première fois. Leur présence avait complètement dirigé sa vie ces dernières années mais aujourd'hui, ils étaient face à elle. Ce qui la surprit le plus, ce fut leur apparente candeur. Les paupières gigantesques des deux créatures battaient lentement. Ils regardèrent autour d'eux. Lorsque l'un d'eux planta son regard dans celui de Diana, elle ne put pas le soutenir.

Soudain, exactement dans la même fraction de seconde, les deux créatures se jettèrent sur les enfants, dans un accès de violence stupéfiant. Diana ferma les yeux et se retourna vivement. Elle porta les mains à ses oreilles pour essayer de ne plus entendre les hurlements des créatures. Elle sentit la main de Spender se poser sur son épaule.

"Vous n'avez rien à craindre pour eux, Diana."

Il l'encercla de ses bras un peu plus fermement pour la forcer à se retourner.

"Vous n'avez rien à craindre. Ils sont notre arme. Ils savent très bien se défendre..."

Diana leva lentement les yeux. Les enfants n'avaient pas bougé. Mes les corps sans vie des extraterrestres reposaient maintenant contre la porte de droite, où ils semblaient avoir été projetés avec violence.

"Comment... comment ?...

Elle ne parvint pas à trouver ses mots.

- Cela fait partie des choses que nous cherchons à découvrir ici. Ce que nous savons, c'est que tout se passe au niveau mental.

- De la télékinésie ?

- Pas vraiment. C'est lié à la communication télépathique qui existe entre les extraterrestres, et dans laquelle ces enfants parviennent à s'inclure. Il semblerai que ces codes télépathiques soient une base de fonctionnement de ces organismes.

- Comment ça ?

- Chez un être Humain, la communication des influx nerveux entre les neurones est assurée par des substances chimiques qui se libèrent dans les synapses. Chez ces créatures, ces substance n'existent pas. La communication synaptique est assurée par ces ondes télépathiques sur lesquelles nous ne savons encore que peu de choses. Les enfants parviennent à perturber complètement leurs organismes en corrompant ces communications synaptique.

- Ils envoient de faux messages...

- Et les muscles de ces êtres se retournent contre eux.."

Diana observa silencieusement les corps des aliens, réalisant ce qui venait de se passer, et assimilant les informations qu'elle venait de recevoir. Pendant ce temps, on faisait sortir les enfants de la pièce. Elle les regarda partir.

"Cette méthode d'expérience est totalement barbare.

- Mais ils ne nous laissent pas le choix. Ils refusent de faire quoi que ce soit qui puisse nous permettre de les étudier s'ils ne sont pas mis dans ce genre de conditions... extrêmes.

- Cela n'en est pas moins barbare...

- Ecoutez-moi, Diana. Je ne vous ai pas montré tout cela pour la plaisir. Je voulais vous prouver que ce que nous faisons sert à quelque chose. Qu'il nous reste un espoir.

- Et dans quel but voulez-vous me prouver cela ?

- Nous n'en avons pas assez, Diana. Pas assez d'enfant. Il faut que vous reprenniez vos recherches. Il faut que vous recommenciez à vous consacrer à mon projet. Vous le pouvez maintenant. J'ai réglé la situation au FBI...

- Vous avez tué Cornell.

- Je n'avais pas le choix. Peu importe, ce n'est pas important

- C'est une vie.

- C'est ce que je dis. Une vie, ce n'est pas important.

- Spender... Pour moi toutes les vies comptent. C'est pourquoi il n'est pas question que je reprenne mon travail. Pas sachant que les télépathes que je trouverai ne serviront même pas à cette cause, qu'il seront juste utilisés comme chair à patté par Stughold.

- Il n'en est pas question, Diana. Il ne doit plus nous enlever les télépathes les plus puissants.

- Il n'y a pas d'autre moyen !

- Si ! Vous devez le manipuler. Vous devez lui mentir, envoyer des non-télépathes à Tunis.

- Ce que vous me demandez est horrible !

- Mais vous devez réaliser que nous n'avons pas le choix !"

"C'est la chose la plus terrible que j'ai jamais vécue. La seule chose qui fut pire que de quitter Mulder sans pouvoir lui dire que je l'aimais et que je l'aimerais toujours... Le fait de devoir l'écouter me débiter ces pures horreurs, devoir le voir se comporter comme un boucher... Et savoir qu'il n'y avait rien d'autre à faire et qu'il avait raison. Jamais je n'ai pu m'en remettre..."

 

14.

En ce début du mois de décembre 1996, le temps était plutôt clément à Tunis. Diana avait pris rendez-vous avec Strughold. Elle devait obtenir de lui qu'elle le replace à la tête de la prospection pour les enfants.

Aussi horribles que les expériences de l'Homme à la Cigarette avaient pu lui paraître, elle n'avait pas d'autres choix que d'admettre qu'il n'y avait pas d'autre solution. Et si elle parvenait à détourner les enfants réellement télépathes, alors son action avait vraiment en sens. Diana ne pouvait pas oublier les questions morales. L'immoralité de ses actes et l'amoralité de Spender l'effrayaient toujours autant. Mais elle savait que les extraterrestres ne se posaient pas de questions sur la moralité de ce qu'ils avaient prévu pour le 27 septembre 1999.

"Madame Fowley... Nous n'avions pas eu de vos nouvelles pendant un long moment...

Strughold était assis derrière son bureau et lui adressait un sourire mystérieux.

- Je pense que vous n'ignorez pas que j'ai été retenue par divers problèmes ces derniers mois.

- Je ne l'ignore effectivement pas. Mais je pensais que même ces problèmes résolus, vous ne reviendriez pas. Notre dernière rencontre avait eu lieu dans des circonstances pour le moins douloureuse.

- Effectivement. Et c'est précisément en raison de ces circonstances que j'ai dit certaines des choses que j'ai dites à ce moment.

- Vous ne les pensiez pas ?

- Je ne serai pas là aujourd'hui sinon.

- Que voulez-vous ?

- Recommencer à travailler. Faire de nouveau quelque chose. Lutter pour notre avenir à tous.

- Vous voulez avoir la vie sauve...

- Je voudrais que tout le monde survive.

- C'est ce que nous voulons tous, Diana.

- Je faisais un excellent travail pour vous, non ? Vous n'avez que de bonnes choses à dire sur l'époque où je supervisais la prospection des enfants en Europe ?

- C'est vrai...

- Alors laissez-moi reprendre mon travail. Laissez-moi continuer à faire ce que je sais faire...

- Sans conditions ?

- Si. Une.

- Laquelle ?

- Que vous ne les tuiez plus. Les transplantations d'hypophyse ont été un échec flagrant. Vos recherches doivent prendre une direction différente. Vous devez mettre fin à cette boucherie.

- Vous n'avez pas tort. Ces recherches n'ont pas porté leurs fruits comme je l'espérais. C'est pourquoi j'accepte. Nous mènerons nos recherches dans une direction différente. Cela a déjà été amorcé de toute façon.

- Vous savez que je ne me suis jamais tue. Je ne me suis jamais laissée faire. Je contrôlerai vos dire

- Je n'en attends pas moins que de vous."

 

Diana avait une boule dans la gorge. Elle se trouvait, trois semaines après que Strughold ait accepté qu'elle reprenne en charge la recherche d'enfants télépathes en Europe, dans un avion privé en direction de Tunis. Elle avait déjà repéré trois télépathes assez puissants vers lesquels elle avait orienté Spender. Aujourd'hui, elle accomplissait pour la première fois la partie délicate de sa mission : enmener à Strughold un enfant non-doué de capacités télépathiques.

Diana se demandait comment elle avait pu en arriver là. Elle n'arrivait pas à savoir comment elle allait faire pour que Strughold ne découvre pas tout en quelques minutes. Dès que les Docteurs tenteraient d'innoculer à l'enfant de l'Huile Noire, elle serait démasquée...

Elle cherchait, sans trouver, un moyen qui lui permettrait de divertir l'attention. L'avion se posa à l'aéroport. Elle prit l'enfant par la main et le conduisit vers le parking souterrain ou un véhicula l'attendait. Elle installa la petite fille sur la banquette arrière. Elle se comportait avec elle aussi doucement qu'elle le pouvait, comme pour adoucir son sort avant ce que la pauvre gamine allait devoir subir.

Diana s'installa sur le siège du conducteur, posa sa main sur la clef. Et elle se mit à pleurer doucement. Sa tête se baissa et elle la reposa sur le volant. Elle ne se sentait plus aucune force. Elle sentit la main de la petite fille venir se poser sur son épaule.

"Ca va pas, Diana ?".

La gamine se faufila entre les deux sièges avant pour venir s'installer tout près de Diana qui la prit dans se bras.

"Ca va aller, ne t'inquiètes pas Jessica. Ca va aller. Pour nous deux..."

Elle avait pris sa décision : elle ne conduirait pas Jessica à Strughold, elle ne la pousserait pas vers une mort certaine. Cette petite vie aussi était importante. Autant que toutes les autres... autant que toutes les autres.

"Elle peut survivre, vous savez ? Elle, vous, et nous tous."

Diana se retourna vivement. Un homme se tenait à coté de sa voiture. Il n'avait pas l'air menaçant, mais elle décida de se tenir sur ses gardes.

"Il y a un moyen

- Et vous... vous pouvez me le donner ?

- C'est ça...

- Quel est ce moyen ?

- Ceci. L'homme lui montra un petit flacon de produit jaunâtre.

- Qu'est ce que c'est ?

- Un Vaccin.

- On m'a dit que ce Vaccin n'existait pas... Strughold torture ces gosses justement pour le mettre au point.

- Strughold cherche encore, mais d'autres ont trouvé.

- Qui vous a parlé de moi ?

- Quelqu'un que nous connaissons tpous les deux.

- Qui ?

- Vous devez lui innoculer ce Vaccin, et elle sera sauvée. Elle souffrira un peu des tests, mais elle survivra. Et ainsi vous pourrez continuer votre travail. Continuer à fournir de vrais télépathes à l'armée de Spender.

- Qui êtes-vous ?

- Quelqu'un qui vous veut du bien."

L'homme lui lança la capsule de produit et une seringue, puis disparu dans les ténèbres du parking...

A SUIVRE

Les prochains chapitres seront bientôt disponibles sur ce site.