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 Le Film

 
 
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THE X-FILES : LE FILM - COMBATTRE LE FUTUR (THE X-FILES : FIGHT THE FUTURE) ('98)
Scénario : Chris Carter - Histoire : Chris Carter & Frank Spotnitz - Réalisation : Rob Bowman - Site Principaux : Dallas et le désert du Texas, Washington DC, l'Antarctique
Ce Film s'intercale entre les saisons 5 et 6 de la série.
POINT DE DEPART : Mulder et Scully sont accusés par leur hiérarchie de négligence après l'explosion d'un immeuble à Dallas. Mais le duo d'agent découvre que cet explosion a été en fait orchestrée par le Syndicat désireux de détruire les preuves d'un élément de la conspiration que lui même vient de découvrir : l'Huile Noire a généré le formation d'EBE de type Gris à l'intérieur de corps Humains contaminés...
FRANK B. : 7.5/10

Indubitablement, et malheureusement, THE X-FILES : LE FILM a été pour moi une déception. J'en attendais tellement, et je me retrouvais finalement face à quelquechose qui n'atteignait même pas le niveau des meilleurs épisodes de la série...

Mais décevant ne veut pas dire mauvais...

Mon impression est plutôt positive et la vision du Film n'a fait que légitimer mes doutes face à certaines critiques visiblement plus motivées par la mauvaise foi et une volonté de règlement de comptes que par l'analyse.
Car certes, COMBATTRE LE FUTUR n'est pas un chef-d'œuvre absolu qui laissera une empreinte éternelle dans les annales du cinéma, mais on est quand même loin du navet parfois annoncé ! Les critiques les plus blessantes et incongrues sont les attaques faites contre Rob Bowman (qui a été qualifié de tâcheron à plusieurs reprise) et la musique de Mark Snow. Ces commentaires d'un snobisme évident (car en passant au grand écran, X-FILES est aussi passé au sein des rédactions du service "Télé" au service "Cinéma") ont eu au moins l'avantage de mettre en lumière les préjugés de certains ( car oui, en France, beaucoup de journalistes de cinéma considèrent qu'une série télé, c'est forcément fait avec un scénario débile, trois franc six sous et un réalisateur incompétent. Comme si toutes les télés du monde n'étaient pas capable de produire quelquechose d'autre que "Hélène et les garçons" ).
Ce qui frappe le plus à la vision du Film, c'est que Carter a brillamment réussit à respecter l'atmosphère de la série, tout en l'amenant plus loin, notamment au moyen du final dans le vaisseau spatial. Ces séquences, si elles ne brillent pas par leur originalité, sont vraiment réussies et constituent un moment très important : pour la première fois, Mulder, Scully (et le fan) sont face à des événements tangibles établissants de manière définitive l'existence des extraterrestres.
Les trois premiers quarts du Film recèlent également de nombreuses séquences qui justifiaient le grand écran, celle qui marque le plus les mémoires étant peut-être le lâcher de milliers d'abeilles dans le dôme.
L'explosion de l'immeuble à Dallas est elle aussi très impressionnante, mais elle souffre un peu de son assez mauvaise intégration dans le scénario: le Syndicat avait besoin d'incinérer 3 corps, l'explosion d'un immeuble où se trouvent des centaines de personnes était-elle vraiment le meilleur moyen (et le plus discret)? Sans oublier que l'on ne voit pas vraiment ce que font Mulder et Scully à Dallas parmi l'équipe qui cherche la bombe: le temps qu'ils arrivent de Washington, elle avait largement le temps d'exploser! Bref, voilà une séquence qui n'a visiblement été conçue que pour impressionner le spectateur au début du Film. L'OVNI émergeant de la glace et s'envolant est une vision bien plus cohérente et absolument inoubliable.
Au chapitre des doléances, on ajoutera quelques incohérences scénaristiques supplémentaires (il est visiblement beaucoup plus difficile d'entrer dans la morgue gardée que d'en sortir...), quelques séquences un peu trop "Alien" (surtout la mort de Bronschweig), et le personnage de l'Homme à la Cigarette ( Carter avait semble-t-il tellement peur de perturber les non-initiés que le Fumeur se retrouve enfermé dans un rôle de méchant sans dimensions et sans intérêt ).
Heureusement, les personnages qui l'entourent sont moins creux ( car ils n'ont pas autant de passé dans la série ). L'Homme Manucuré est celui dont le personnage est le plus développé. John Neville se voit attribuer quelques belles scènes avant la mort du personnage. Une mort qui intervient après une action qui a redoré son image, mais qui s'inscrit parfaitement dans la lignée des épisodes LE CHEMIN DE LA BÉNÉDICTION ou PATIENT X 1&2. Martin Landau rehausse largement par son talent le personnage un peu déjà-vu de l'informateur secret, Kurtzweil, une version déjantée de Gorge Profonde. Ces scènes n'auraient-elles pas pu être données à Marita Covarrubias ? Cela aurait également permit de féminiser le Film. Armin Mueller-Stahl est parfait dans le rôle de Strughold qui, jusqu'à preuve du contraire, est le chef international du Syndicat.
Le personnage de Jana Cassidy n'est guère développé (ce qui est un peu dommage), pas plus d'ailleurs que ceux de Skinner et des Lone Gunmen. Mais, contrairement à ce que l'on a pu lire, les apparitions-éclairs de ces personnages sont très courantes dans des épisodes de la série, et ce n'est absolument pas gênant.
Mulder et Scully sont fidèles à eux mêmes, et Duchovny et Anderson se montrent très convaincants, leur dynamique fonctionnant parfaitement sur grand écran. Les scènes d'expositions, où les personnages se redéfinissent pour permettre au non-initiés de raccrocher ne sont pas si pénibles que certains ont bien voulu l'écrire. Celle de Mulder dans le bar est même franchement réussie, et est un bon exemple du jeu très intéressant que Duchovny a développé pour le Film.
En conclusion, le suspense, la tension ambiante (au niveau de la Conspiration et des relations [amoureuses ?] entre Mulder et Scully) et les morceaux de bravoure de COMBATTRE LE FUTUR ne font pas complètement oublier ses défauts, principalement scénaristiques (ce Film a été écrit dans l'urgence, et ça se voit...).
Finalement, c'est peut-être un avantage: il reste une marge de progression pour le deuxième Film !
 

 

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